Sommaire :
- Introduction
- Présentation : description physique, alimentation, cycles biologiques
- Identifier une invasion : nuisances, signes de présence
💡Introduction
Les chenilles phytophages apparaissent comme des insectes à part en se distinguant des autres tant sur le plan biologique que par leurs nuisances. Leur présence en nombre nécessite des interventions parfois périlleuses pour les professionnels de la désinsectisation.
Dans cet article, nous vous présenterons les caractéristiques physiques des chenilles ainsi que leurs modes de vie. Nous établirons ensuite la liste des signes qui permettent d’identifier leur présence.
Présentation
1. Description physique
La processionnaire du pin (Thaumetopoea pityocampa) est généralement de couleur brune avec des taches orangées. Elle mesure 3 à 4 centimètres de longueur. Son corps est recouvert de poils urticants très fins, appelés sensilles. Sa tête est petite par rapport au reste du corps et présente de petites mandibules puissantes pour mâcher les aiguilles de pin. La chenille processionnaire du pin se déplace à l’aide de ses 6 pattes thoraciques.
La processionnaire du chêne (Thaumetopoea processionea) est de couleur gris-argenté et mesure entre 2 et 3 centimètres. Une ligne noire est visible le long de son corps. Comme la processionnaire du pin, la processionnaire du chêne est recouverte de poils urticants.
La pyrale du buis (Cydalima perspectalis) ne ressemble pas aux chenilles processionnaires du pin ou du chêne. Elle mesure entre 3 et 4 centimètres lorsqu’elle est complètement développée et son corps est de couleur vert clair à jaunâtre avec des bandes sombres ou des points noirs sur tout le long. Sa tête est relativement petite par rapport au reste du corps et présente des mandibules nécessaires pour mâcher les feuilles de buis. La pyrale du buis n’a pas de poils urticants.
2. Alimentation
Les chenilles sont phytophages, c’est-à-dire qu’elles se nourrissent de végétaux. Comme leur nom l’indique, les chenilles processionnaires du pin se nourrissent des aiguilles de pin mais aussi de sapin, les processionnaires du chêne mangent des feuillages de chênes et les pyrales du buis grignotent les feuillages de buis.
3. Cycles biologiques
Mai à septembre : vol, reproduction et ponte des papillons ; septembre à octobre : premières larves ; octobre à avril : chenilles ; janvier à avril : procession ; mai à juillet : métamorphose
Juillet à septembre : vol, reproduction et ponte des papillons, avril : éclosion des œufs après la pause hivernale ; fin juin : nymphose ; mi-juillet : émergence du papillon adulte
Étape œufs à chenilles : 1 à 5 jours ; étape chenilles à chrysalides : 29 à 33 jours ; étape chrysalides à papillons : 9 à 19 jours
Le cycle biologique des chenilles processionnaires du pin, du chêne et de la pyrale du buis comportent des étapes similaires : œufs, chenilles, chrysalides, papillons. Seule la durée des étapes varie. Chaque cycle commence par la ponte d’œufs par les papillons adultes. Après éclosion, les chenilles passent par différents stades larvaires et muent plusieurs fois avant de devenir adultes et effectuer leur procession. Elles se construisent un cocon dans le sol ou dans un endroit abrité où elles se transforment en pupes. À l’intérieur du cocon, la chenille subit une transformation complète, se développant en une nymphe. Après une période de développement dans la nymphe, l’adulte émerge. C’est le stade du papillon adulte. Les papillons adultes ont une courte vie et leur principal objectif est de se reproduire.
🔍Identifier une infestation
1. Nuisances
Les nuisances causées par les chenilles sont nombreuses :
– Irritation cutanée et allergies : Les poils des chenilles processionnaires contiennent une substance irritante appelée thaumétopoéïne qui peut provoquer des réactions allergiques, des démangeaisons et des irritations cutanées chez les humains et les animaux domestiques.
– Problèmes respiratoires : L’inhalation de ces poils peut entraîner des problèmes respiratoires tels que des irritations des voies respiratoires, des toux, voire des difficultés respiratoires chez les personnes sensibles.
– Dommages aux arbres : Les chenilles processionnaires du pin et du chêne se nourrissent des aiguilles ou des feuilles de leurs arbres-hôtes respectifs, ce qui peut les affaiblir et les rendre plus susceptibles aux maladies et aux attaques d’autres parasites. La pyrale du buis, quant à elle, se nourrit des feuilles de buis, causant une dégradation importante de la plante et parfois la mort des buis infestés.
– Dommages esthétiques : Les conséquences des chenilles sur les arbres les rendent inesthétiques et les nids de chenilles processionnaires peuvent être visuellement désagréables.
2. Signes d’une infestation
Une infestation de chenilles peut être identifiée grâce à :
– Présence de nids ou de cocons : Les chenilles processionnaires construisent des nids en forme de sacs ressemblant à des cocons dans les branches des arbres, généralement situés près des extrémités des branches ou dans les fourches. Ces nids sont souvent blancs et soyeux.
– Défoliation anormale : Une défoliation excessive ou anormale sur les branches des arbres ou dans les buis peut être un signe d’infestation de chenilles.
– Présence de chenilles : Les chenilles sont parfois visibles directement dans les arbres. Les processionnaires du pin ou du chêne sont généralement regroupées autour de leurs nids ou se déplacent en procession lorsqu’elles quittent le nid pour se nourrir. Les pyrales du buis peuvent être visibles sur les feuilles.
⚠️Ces signes sont importants pour identifier la présence des chenilles dans les arbres et mettre en place un traitement préventif et/ou curatif adapté.